Samedi 05 octobre 2024
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Par Jacques de Guenin Référence : 3211 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0698-7 Nombre de pages : 220 Première édition : 2012 Reliure : br. Prix: 28.80€ |
Saint-Loubouer a dû se protéger pendant longtemps des invasions et des pillages qui affectèrent la Chalosse et le Tursan. Un Castéra fut édifié et inspira de nombreuses légendes. Une chèvre d'or y serait enterrée, dit-on un simple bijou à son effigie semble plus crédible. Des fortifications furent aussi bâties, peut-être à l'époque gallo-romaine. Elles devinrent les vedettes d'un épisode dramatique qui opposa les habitants à la population de Geaune en 1399 et qui ne trouva d'issue que par l'arbitrage de l'évêque d'Aire, de l'abbé de Saint-Loubouer, des seigneurs de Castelnau et de Marsan. Un monastère fut créé probablement au IVe ou Ve siècle. Six siècles plus tard, il fut sécularisé. Il devint une abbaye, à l'architecture beaucoup plus ambitieuse, dont la construction débuta en 1075 et se termina vers 1120. Sa vocation à protéger les paysans qu'il avait attirés en leur louant des terres, conduisit l'abbé à devenir le seigneur du village. N'étant pas homme de guerre, il dut partager son autorité avec d'autres seigneurs dont certains possédaient des terres dans d'autres communes, pour assurer la défense de Saint-Loubouer. En 1362, les habitants souhaitant se placer sous la protection de Gaston de Foix, vicomte de Béarn, lui promirent cent sols morlans chaque année. Onze ans plus tard, l'insécurité qui s'était généralisée à la fin de la guerre de Cent Ans poussa l'abbé à lui donner le quart de la juridiction, avec haute, moyenne et basse justice, et les habitants lui prêtèrent serment de fidélité. Le 11 mai 1443, la collégiale du village fut le théâtre de la tenue des états de la sénéchaussée de Lannes. Un cortège de seigneurs, de délégués du clergé et des communautés accompagna l'entrée solennelle de Gaston de Foix. Chacun jura, notamment, en son nom et au nom des absents, d'obéir aux mandements du roi de France pour le bien et la défense du pays. L'abbaye était arrivée à l'apogée de sa gloire lorsque les guerres de Religion lui portèrent un coup fatal en 1569. Dès les premiers troubles, le curé, messire Gaillard de Laporte, fut tué par le capitaine Mesmes. L'église, le cloître et la maison conventuelle furent pillés et entièrement rasés. Á la fin de l'année, seules la façade et l'absidiole nord avaient en partie résisté à la pioche des démolisseurs. La tradition rapporte qu'une unique maison resta debout dans le village. Les murs de l'église furent alors relevés tant bien que mal en utilisant le mieux possible les pierres amoncelées. Puis la Révolution porta un nouveau coup terrible à la paroisse.© Micberth
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