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SAINT-MIHIEL et LES HAUTS DE MEUSE 1914-1918


Par général Jean Rouquerol


Référence : 3296
Date édition : 2014
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0791-5
Nombre de pages : 226
Première édition : 1939

Prix: 29.00€


     Dès la mi-septembre 1914, le commandement allemand envisageait une opération de grande envergure consistant à pousser en avant les deux ailes de la Ve armée pour encercler à la fois la place de Verdun et la 3e armée française. Cette manœuvre grandiose devait se développer en même temps en Argonne et sur les Hauts de Meuse, avec l'objectif de se rejoindre au sud-ouest de Verdun. Depuis le début de la guerre, les Hauts de Meuse n'étaient pas un sujet de préoccupation pour l'état-major français et les changements répétés d'organisation des troupes dans cette région avaient créé une instabilité de commandement qui fut nuisible pour la suite des événements. Le 18 septembre, un bulletin de renseignements signalait « de gros rassemblements dans la région de Thiaucourt et vers Lachaussée », alors que la 75e division ne dépassait pas 7 500 hommes éprouvés par des marches incessantes, des pertes très importantes en officiers et en sous-officiers qui n'avaient pas été comblées. Á l'aube du 20 septembre, les batteries allemandes lourdes étaient en place. L'ouverture du feu était prévue à 9 heures 30 mais la pluie et la brume la retardèrent d'une heure. En deux jours, l'avancée réalisée par les corps d'armée d'attaque fut considérable car les états-majors français jugèrent mal la gravité de la situation. Le 22 septembre, les Allemands s'étaient fixé pour objectif les positions d'artillerie prévues pour le bombardement des forts. Les Français réagirent et l'offensive ennemie fut bloquée. Le bilan était lourd pour le XVIe corps français. Le commandant de la 1re armée déplora « une effrayante consommation d'officiers supérieurs et de capitaines ». Les opérations étaient inspirées des principes théoriques d'avant-guerre : « Je dis d'attaquer et d'attaquer toujours. On se reconstitue tant bien que mal en opérant et sans attendre de repos ; on improvise des cadres ». Les déceptions causées aux Français par l'installation des Allemands à la butte de Vauquois et à Saint-Mihiel étaient justifiées mais elles auraient été moins amères s'ils avaient connu les préoccupations de leurs adversaires. La 11e brigade s'était trouvée décimée par l'artillerie française, le Ve corps d'armée prussien était resté sur ses positions le 24 septembre, mais surtout une menace pressante pesait sur le fort du Camp des Romains : sa conservation par les Français aurait fait perdre aux Allemands les profits les plus substantiels de leur conquête des Hauts de Meuse. L'assaut fut donné le 25 septembre à 5 heures 30. Trois heures plus tard seulement, une étoffe blanche fut agitée sur le rempart : la perte du fort était consommée.
© Micberth
     
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