Lundi 14 octobre 2024
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Par Maxime de Sars Référence : 3458 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0973-5 Nombre de pages : 202 Première édition : 1938 Prix: 27.00€ |
Il semble que la seigneurie du village se partageait, à l'origine, entre deux fiefs : celui d'Aille, mouvant du comté de Soissons et celui de Saint-Pierre de la châtellenie d'Oulchy. Des habitations s'élevèrent dans l'enclos de ces deux fiefs qui étaient enchevêtrés l'un dans l'autre, et la petite ville prit d'abord le nom d'Aille, pour s'appeler ensuite Saint-Pierrelle. Dans le courant du XIIIe siècle, la seigneurie d'Aille passa aux mains du comte de Soissons, soit par saisie féodale, soit par achat. Le comte Jean groupa en une seule commune, sans doute en 1247, ses hommes de Terny, Margival, Crouy, Cuffies, Pommiers, Villeneuve, Aille et leurs dépendances. Ayant pris la croix avec plusieurs de ses vassaux, il défendit le pont de Mansourah et partagea pendant un an la captivité de Louis IX. Saint-Pierre souffrit cruellement des invasions anglaises durant la guerre de Cent Ans, et notamment au cours de la campagne conduite en 1414 par Charles VI contre les Bourguignons rebelles à son autorité. La garnison révoltée de Soissons, prévoyant un siège, lança des fourrageurs qui s'attaquèrent aux abbayes et aux fermes jusqu'à la forêt de Retz, saccagèrent les villages et ramenèrent dans la ville le blé, le vin et les autres denrées dont ils s'étaient emparés. De cinquante feux, la paroisse tomba à dix ménages en 1423 et à quatre ou cinq en 1425 : une partie de la population avait fui, le reste avait succombé à la famine ou à la pauvreté. La seigneurie fut alors probablement abandonnée « faute d'hommes pour la tenir ». Saint-Pierrelle passa ensuite à une famille liégeoise, les Barbençon, puis à la famille de Joyeuse. Les invasions et les passages de troupes causèrent encore la misère. La récolte chétive de 1660 fut suivie l'année d'après d'une véritable disette et de la propagation de maladies contagieuses. Un ardent assaut de générosité mit à même les Soissonnais de secourir, non seulement les pauvres de la ville mais ceux de cent vingt villages. En quatre mois, d'avril à juillet 1662, 673 pains d'une livre furent distribués à Saint-Pierre-Aigle. Le 26 septembre 1789, Charles-François II Bertherand, seigneur de la paroisse, receveur général de toutes les grosses gabelles de la généralité de Soissons et trésorier extraordinaire des troupes, fit une banqueroute d'un million et demi et partit se réfugier à Londres. Les deux fermes et le moulin qui formaient sa seigneurie furent vendus en mai 1790. Le 15 septembre 1870, deux mille fantassins du 66e régiment pénétrèrent dans le village qu'ils pillèrent, malgré les ordres de leurs chefs.© Micberth
Article(s) de presse :LE VASE COMMUNICANT
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