Dimanche 08 décembre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Ambroise Challe Référence : 2975 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0446-4 Nombre de pages : 280 Première édition : 1875 Reliure : br. Prix: 35.50€ |
Jusque vers la fin du XVIIIe siècle, le puissant comté de Tonnerre était le plus vaste et le plus ancien de tous ceux qui avaient pris naissance aux diverses époques de la féodalité. Dès son origine au Xe siècle, il fut feudataire de l'évêque de Langres et s'accrut de fiefs obtenus des ducs de Bourgogne et de l'évêque de Chalon. Il relevait alors à la fois des deux évêques suzerains et du roi, successeur des ducs. Bénéficiant de coutumes, de franchises et d'institutions empreintes d'une grande originalité, il appartint successivement à d'illustres races de seigneurs parmi lesquels se trouvaient des personnages célèbres. Même si de graves vicissitudes troublèrent parfois son indépendance, ruinant ses ressources et compromettant son existence, il sut conserver son autonomie jusqu'en 1789, celle-ci s'affaiblissant de siècle en siècle face à l'accroissement du pouvoir royal. Ses seigneurs accordèrent de nombreuses chartes de franchise à ses habitants, la plupart du temps, en contrepartie de l'argent nécessaire à financer divers projets, plutôt que dans le souci philanthropique d'améliorer leur condition. Ainsi le comte Pierre de Courtenay put partir en croisade contre les hérétiques Albigeois ; croisade dont il revint rapidement, les cruautés et les perfidies dont il avait été le témoin, révoltant sa droiture et sa générosité. Pendant tout le Moyen Âge et même longtemps après, la coutume dite du gîte de Cruzy fut vénérée comme très généreuse dans son principe : le garçon et la fille serfs qui, le jour de leur mariage venaient passer la nuit à Cruzy, obtenaient le droit de bourgeoisie. Bien qu'à l'origine de milliers d'affranchissements, la coutume resta longtemps dans la mémoire narquoise des vieux Tonnerrois, comme une forme très singulière et quelque peu suspecte de l'omnipotence seigneuriale. La comtesse Mathilde, quant à elle, améliora sans conteste la condition des malheureux cultivateurs, les protégeant par ordonnance, des brigandages de la guerre de seigneur à seigneur qui étaient devenus un véritable fléau, même si quelques années plus tard, elle ne se priva pas de faire incendier les maisons et places de la châtellenie de Lormes dont le maître refusait de se soumettre.© Micberth
04:07
   RECHERCHE