Jeudi 03 octobre 2024
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Par Charles Dard Référence : 3330 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0826-4 Nombre de pages : 140 Première édition : 1919 Reliure : br. Prix: 19.00€ |
Le 12 juillet 1914, Tournus célébrait le centenaire de son épopée héroïque de 1814 qui lui valut la croix de la Légion d'honneur. Alors qu'était inauguré le monument à la mémoire de ses héros dans le calme le plus profond, un péril immense menaçait. Nul ne soupçonnait que quinze jours plus tard, les quelques centaines de grenadiers qui défilaient devant les dignitaires allaient voler à la frontière, et quarante jours plus tard seraient de ceux qui, sur la Marne, barrèrent la route aux ambitions mondiales de Guillaume II. Lorsqu'au tocsin des cloches fut publié le décret de mobilisation, la ville présenta un visage de sang-froid et de calme. Il devint cependant nécessaire de se réorganiser à la suite du départ des mobilisés, de la fermeture de la plupart des usines et des difficultés de ravitaillement. La transformation des usines pour la fabrication du matériel de guerre assura du travail à tous ceux qui voulaient s'occuper et Tournus jouit alors d'un essor industriel qu'il n'avait jamais connu. L'arrivée des réfugiés et du dépôt du bataillon de chasseurs à pied amena une grande animation dans la ville. Des concerts donnés par la musique militaire avaient lieu sur les places publiques et les recettes des cinémas n'avaient jamais été aussi fructueuses. En effet, si grâce à sa situation, Tournus n'eut pas à connaître les atrocités et les exactions commises par l'ennemi, la ville sut compatir à la douleur de ceux dont les villes et les villages furent détruits et incendiés, les vignes et les vergers déracinés. Dès le 5 août 1914, environ 1 200 réfugiés, évacués de la région d'Épinal, arrivèrent par trains spéciaux et furent répartis dans les écoles communales et libres, l'ancienne usine de M. Blot-Galland et les logements disponibles mis souvent gratuitement à leur disposition. Persuadés que la victoire ne pouvait être obtenue qu'au prix d'une solidarité entière et absolue, les habitants répondirent favorablement à « l'appel du bas de laine » du gouvernement. Ils se pressèrent aux guichets des banques, des perceptions et de la poste ainsi que dans les études des notaires, souscrivant des sommes importantes pour que leurs économies soient transformées en munitions et en approvisionnement. Outre les soins qu'ils apportèrent aux malades et aux réfugiés, les retraités et les personnes de bonne volonté suppléèrent aux maîtres mobilisés. Malgré la transformation de deux écoles en hôpital et infirmerie militaires, l'enseignement scolaire ne cessa jamais pendant toute la durée des hostilités.© Micberth
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