Vendredi 29 mars 2024
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Par Léon Legras Référence : 2857 Date édition : 2009 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0323-8 Nombre de pages : 234 Première édition : 1907 Reliure : br. Prix: 30.43€ |
La commune du Tronquay est d'origine récente. Son histoire débute à la fin du XVIIe siècle, lorsque les seigneurs de Balleroy acquirent le droit de coloniser librement leurs bois jusqu'alors déserts. Léon Legras reconstitue toutes les étapes du développement de la paroisse de Saint-Jacques-du-Tronquay, que la Révolution transformera en commune du Tronquay. Pour expliquer l'évolution des activités, des mœurs et des mentalités de ses habitants, l'auteur s'appuie sur celle des revenus et des charges, dans la mesure où les considérations financières influent forcément sur les choix professionnels et existentiels. La peur surtout de ne plus avoir de « chez soi » rendait « aussi économe que laborieux » et nul ne ménageait sa peine. À part les rares laboureurs qui pouvaient vivre de la culture de leurs fonds, les autres, pour la plupart journaliers, devaient compléter les maigres revenus de leurs quelques arpents de terre, en exerçant un autre métier, comme charpentier, sabotier, voiturier ou encore armurier. Il y avait aussi un beurrier-graissier, ancêtre de l'épicier, qui vendait la graisse pour la soupe quotidienne et le beurre salé à l'approche des fêtes. Léon Legras donne des indications très précises sur les impôts qui frappaient les habitants et qui paraissaient toujours plus lourds. Il analyse également l'organisation administrative de la commune. Parmi les personnalités, la plus puissante est sans conteste le curé, nommé par le seigneur, aux attributions multiples, secrétaire et conseiller le plus écouté du commun, l'assemblée des habitants, et qui, plus que respecté, était craint « comme un peu sorcier ». Plus que toute autre étude, c'est par la reconstitution du quotidien que passe l'histoire du village. La messe dominicale et surtout l'heure qui suivait, constituaient un moment privilégié de la vie du Tronquay. Après avoir pris connaissance de « tout le petit ménage de la paroisse », les hommes endimanchés se réunissaient par petits groupes pour commenter les implacables méfaits de la météo sur les récoltes, tandis que les femmes dissertaient sur les événements dramatiques de la semaine, avant que chacun vaque à ses occupations, car « le mal des uns, n'est-ce pas, ne donne pas à manger aux autres » !© Micberth
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