Mercredi 06 novembre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par abbé Alexandre Aubert Référence : 3153 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0637-6 Nombre de pages : 258 Première édition : 1935 Reliure : br. Prix: 34.48€ |
De 1522 jusqu'à la Révolution, soit pendant 270 années consécutives, Vattetot-sous-Beaumont fut sous le patronage des seigneurs de Bailleul. Le village dépendait de l'archevêché de Rouen et de l'archidiaconé du Havre. Alors que sa population s'élevait à 680 habitants en 1825, il en perdit ensuite la moitié en une centaine d'années. Cette rapide diminution est due à la disparition des tisserands à domicile qui avaient fait la richesse du pays. Les siamoisiens, qui fabriquaient des mouchoirs imitant les chatoyantes étoffes du Siam, subirent la terrible concurrence des grandes fabriques industrielles et désertèrent le pays. L'un d'entre eux, nommé Peau de leu, possédait une masure au sommet de la butte de Beaumont où il ne reste plus qu'un amas de pierres du vieux moulin à vent seigneurial. Un peu plus bas, avait été édifiée la chapelle de la léproserie où la charité chrétienne trouvait à s'exercer au profit des déshérités de la vie. Un télégraphe optique y fut ensuite installé. Une antique tradition locale veut que la première source de la rivière d'Étretat ait jailli sous Beaumont. Diverses légendes se sont inspirées des circonstances réelles. Une d'elles raconte que la rivière d'Étretat était censée être rentrée sous terre à la voix d'une bohémienne qui voulut punir un meunier au cœur dur qui lui avait refusé l'hospitalité pour la nuit. La vénérable et très vénérée statue du Père éternel, représentant la Sainte Trinité, placée au-dessus de la petite porte qui donne accès à la nef de l'église, élément incontournable de l'histoire du village, a, elle aussi, sa légende. Elle qui depuis 1540 protégeait les habitants des grandes maladies, fut déposée dans la sacristie lors de la Révolution. Les nouveaux chantres de l'église décidèrent, le 2 avril 1825, d'enterrer ce vieux « Marma-là ». La statue étant trop grande, ils durent la casser en plusieurs morceaux pour la transporter mais ne purent l'ensevelir, la terre fondant sur elle comme de la neige. Ils la recouvrirent finalement de tourbe et rentrèrent chez eux. Cela se passait un lundi. Chaque lundi suivant, l'un après l'autre, cinq des sept expéditionnaires moururent d'une étrange maladie. Lors d'une cérémonie expiatoire, la statue fut exhumée puis replacée dans une fosse spacieuse en présence de toute la population contrite.© Micberth
11:42
   RECHERCHE