Samedi 27 avril 2024
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Par Philippe des Forts Référence : 2928 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0397-9 Nombre de pages : 492 Première édition : 1914 Reliure : br. Prix: 60.85€ |
Tantôt Bastille en réduction évoquant l'idée d'un austère château fort garni d'oubliettes, tantôt image des châteaux de la Loire, au gré de l'apparition d'un rayon de soleil, le château de Villebon séduit tout autant par son architecture que par son histoire. Illustrant ses propos par de nombreuses reproductions, Philippe des Forts restitue la vie de la prestigieuse demeure au cours des siècles, reconstituant les grandes heures de l'édifice et de ses célèbres occupants. Avant même la fin de sa construction, elle attira les princes et les rois. Si ses propriétaires en étaient honorés, ils n'essayaient toutefois pas forcément de retenir leurs hôtes, car ces réceptions étaient excessivement coûteuses et toujours aux frais du châtelain. Certains cependant, comme Charles VI, attribuaient, en guise de reconnaissance, quelques faveurs royales ou participaient financièrement aux travaux. Blanchet d'Estouteville voulut si bien recevoir Louis XI qu'un incendie se déclara, probablement dû à la préparation de festins homériques ; le monarque ne fut pas ingrat devant de telles attentions puisqu'il offrit mille livres tournois pour l'« aider à refaire son chastel ». Entre deux campagnes ou deux charges de cour, Jean d'Estouteville, le plus illustre représentant de sa famille et dont la vie trépidante se confondit pendant de nombreuses années avec l'histoire de France, fit exécuter des travaux considérables, transformant le château fort sévère et triste que lui avaient légué ses ancêtres, en une princière demeure qui rappela à François Ier quand il vint y dîner, le 27 mai 1545, un de ses châteaux favoris des bords de la Loire. Veillant aux intérêts spirituels des habitants groupés sous ses murs, Jean d'Estouteville fonda une paroisse à Villebon et n'oubliant pas non plus leurs intérêts matériels, il fit instituer, par la régente Louise de Savoie, un jour de marché chaque mardi, dont Sully, autre propriétaire de légende, obtint la confirmation par Henri IV. Le célèbre surintendant passa la triste fin de sa vie à Villebon. Il y instaura un cérémonial rigide, mettant en scène de façon théâtrale la moindre de ses promenades, recevant ses hôtes quel que soit leur rang, sur de simples tabourets, alors que la duchesse et lui-même profitaient du confort de leur fauteuil, et refusant de partager sa table avec la jeunesse. Celui qui passait aux yeux de ses contemporains pour un homme au cœur dur, fit cependant creuser un étang une année de disette, pour procurer du travail aux indigents, y faisant travailler symboliquement les enfants qu'il pouvait ainsi rétribuer et nourrir.© Micberth
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