Vendredi 29 mars 2024
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Par L.-A. Beaucousin Référence : 3431 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0944-5 Nombre de pages : 382 Première édition : 1884 Reliure : br. Prix: 44.00€ |
Quelle que soit l'époque à laquelle on fait remonter l'origine d'Yvetot, ce nom n'apparaît pas avant le commencement du XIe siècle. Sa première mention, dans une charte de Richard II, duc de Normandie en 1021, démontre que son importance était alors assez grande pour posséder une église desservie par un curé, mais la date de son affranchissement reste cependant incertaine. Jehan IV d'Yvetot était encore jeune quand il succéda à son père à la tête de la principauté. Un de ses premiers actes, en 1351, fut l'établissement d'une collégiale qui s'est maintenue jusqu'à la Révolution. Maître d'hôtel de Charles V, Jehan IV se vit confier diverses missions importantes et reçut maintes marques de la libéralité du monarque. Lors de sa visite dans la principauté, le roi fit de riches offrandes destinées à l'église en construction, dont une insigne relique : la haire de saint Louis. Le sire d'Yvetot jouissait alors sur son domaine de droits régaliens. Il possédait ses terres sans aucun intermédiaire, ne se reconnaissait le vassal de personne et, maître absolu de son territoire, il pouvait en disposer selon son bon plaisir. Le royaume d'Yvetot ne prétendait pas former, à proprement parler, un état distinct et séparé de la monarchie. Moins ambitieux, les habitants bornaient leurs désirs à conserver leurs libertés qu'ils revendiquèrent toujours avec énergie. Ils étaient exemptés de toute espèce d'imposition et ne devaient aucune servitude pour leurs denrées et les marchandises qu'ils achetaient ou qu'ils vendaient. Ces franchises donnaient une grande importance aux marchés et surtout aux foires d'Yvetot où affluaient les marchands de Rouen et du reste de la Normandie. Ils venaient y échanger principalement des draps fins contre les harengs, les toiles et la cire que les commerçants des pays maritimes et notamment d'Espagne débarquaient à Harfleur. Les circonstances et les causes à l'origine de ces privilèges demeurent cependant inconnues. La prospérité des foires suscita maintes jalousies et le 18 mai 1401, deux semaines seulement après avoir acheté le royaume, Pierre de Villaine dut réclamer contre l'usurpation de ses droits fomentée par un fermier d'Aides ; il obtint réparation par lettres patentes de Charles VI. Des tentatives de ce genre se renouvelèrent fréquemment au fil des siècles et les princes d'Yvetot furent sans cesse occupés à lutter contre les exigences des collecteurs des deniers publics. Dans la nuit du 4 août 1789, les privilèges furent abolis. La division de la France en départements soumit toutes les parties du territoire à la loi commune. Dès lors la principauté d'Yvetot cessa d'exister.© Micberth
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